Les acteurs économiques non étatiques et le changement climatique

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Le changement climatique représente aujourd’hui l’une des principales menaces environnementales auxquelles notre planète est confrontée, résultant principalement des activités humaines qui perturbent l’équilibre naturel de la planète, avec des conséquences dramatiques pour les écosystèmes, Il se manifeste à travers la destruction de la couche d’ozone, l’élévation du niveau de la mer, l’exposition aux rayonnements ultraviolets, la multiplication des catastrophes naturelles, tels que les inondations, la sécheresse, les tempêtes et les cyclones. Ces manifestations seront cependant inégalement réparties ; les régions intertropicales devraient être plus atteintes.

Depuis le début de la révolution industrielle, l’humanité a commencé à modifier le climat de la terre en rejetant dans l’atmosphère des gaz à effet de serre (GES), du gaz carbonique (co2) provoqué par la combustion du charbon, du pétrole, et du gaz naturel. D’ailleurs, l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre modifie les paramètres climatiques et augmente les pollutions et les déchets accélérant de la sorte le réchauffement global et impactant durablement l’environnement et les activités socio-économiques (l’agriculture, les forêts, l’eau, le tourisme, les énergies, les écosystèmes…).

En effet, le changement climatique représente un défi mondial qui exige une transformation profonde des modes de production, de consommation et d’investissement. Si les États jouent un rôle central à travers des politiques publiques climatiques, leur action seule ne suffit plus face à l’ampleur de la crise climatique. Dans ce contexte, les acteurs économiques non étatiques tels que les entreprises, les institutions financières et les organisations non gouvernementales sont devenus des moteurs essentiels de la transition écologique.

Partant de là, le climat, habituellement, objet d’étude scientifique et géographique, sera saisi par les sphères politique, économique, juridique et sociale, confirmant sa pluridisciplinarité incontestable. C’est la raison pour laquelle plusieurs chercheurs et experts se sont appropriés ce nouvel objet scientifique, en essayant de cerner les termes qui lui sont associés.

Le changement climatique n’est plus entendu comme un phénomène local et directement perceptible, il l’est désormais comme un phénomène global qui est imputable à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Selon le groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat ou GIEC le changement climatique, se définit comme étant « une modification durable des caractéristiques climatiques, en particulier la température et les précipitations, qui peut résulter de phénomènes naturels ou des activités humaines. ».

Dans ce contexte, la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique adoptée en 1992 définit le changement climatique comme étant les changements « qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ».

Quant au terme les acteurs économiques non étatiques, il désigne « l’ensemble d’entités juridiques, autres que les Etats, [qui] exercent une influence normative, opérationnelle ou politique significative dans la gouvernance environnementale mondiale, notamment à travers leur participation aux mécanismes de mise en œuvre, à la production des normes privées ou à la pression exercée sur les processus décisionnels étatiques ».

Globalement il s’agit de l’ensemble des entités dotées de la personnalité juridique, autres que les Etats qui exercent une activité économique ayant un impact direct ou indirect sur l’environnement, et qui participent, de manière volontaire ou réglementée, à la lutte contre le réchauffement climatique. Les acteurs économiques non étatiques sont les entreprises privées, les institutions financières, les organisations non gouvernementales, des associations, les citoyens ….

En effet, la nécessité de la protection de l’environnement est devenue non seulement une préoccupation internationale majeure, mais également un objet des politiques publiques mises en place à partir des années 70 dans la plupart des Etats avec la signature du Protocole de Kyoto en 1997, qui est le premier accord international assorti d’objectifs quantifiés des réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Toutefois l’inefficacité relative de l’engagement étatique et la lenteur des négociations internationales ont mis en lumière la nécessité d’élargir le cercle des acteurs impliqués. Dans ce contexte, les acteurs économiques non étatiques jouent un rôle de plus en plus primordial dans l’action climatique internationale.

La brève histoire de la réponse politique au changement climatique ne saurait s’écrire sans que l’on évoque les acteurs non gouvernementaux économiques, et en particulier les organisations non gouvernementales (ONG) environnementales. Ces organisations ont émergé dans les années 1960 et 1970, en parallèle avec la montée des mouvements écologistes. L’émergence de ces organisations s’inscrit dans un moment charnière où la conscience environnementale mondiale connait une intensification remarquable, portée par l’accumulation des rapports scientifiques alarmants sur l’état du climat, la médiation croissante des enjeux écologiques, ainsi que par une pression citoyenne de plus en plus structurée, réclamant des réponses concrètes et ambitieuses face à l’urgence climatique.

En 1989, les grandes organisations bien connues du public comme le WWF (World Wide Fund for Nature), Greenpeace, les Amis de la Terre et de nombreuses autres, généralistes ou spécialisées, au Nord comme au Sud, mettent sur pied un réseau, le Climate Action Network international (CAN-I), leur permettant d’adopter une stratégie concertée pour faire face à une question qui est devenue le problème environnemental de référence.

Ce mouvement, porté par les ONG environnementales prend une ampleur internationale à partir des années 1990, avec l’adoption d’un cadre juridique international contraignant, tels que la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (1992) et le protocole de Kyoto (1997). Dans ce contexte, les entreprises ont été progressivement intégrées aux mécanismes de régulation, notamment à travers les marchés Carbonne et les incitations financières à la réduction des émissions. Cette dynamique s’est accentuée avec l’Accord de Paris (2015), qui reconnaît explicitement le rôle crucial du secteur privé dans l’action internationale de la lutte contre le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, les acteurs économiques non étatiques ne sont plus de simples observateurs des négociations internationales sur le climat. Refusant l’attentisme, ils décident d’agir sur une base volontaire. Ces acteurs ont développé des initiatives innovantes consistant à orienter les choix de production et de consommation et à exercer une influence significative sur les stratégies industrielles et économiques. Leur rôle s’articule autour de plusieurs leviers fondamentaux, notamment l’innovation technologique, la transformation des chaines d’approvisionnement, l’investissement responsable, l’appel à des réglementations plus strictes et la mobilisation citoyenne.

Plusieurs questions se posent au sujet des acteurs économiques non étatiques, parmi lesquelles : Dans quelle mesure les acteurs économiques non-étatiques contribuent –ils-à la lutte contre le changement climatique ?