Droit et « réfugiés climatiques » : Quel futur pour une relation tiraillée entre la reconnaissance et la protection ?

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Imaginons un océan, une immensité d’eau d’un bleu turquoise. En agrandissant l’image, nous distinguons une myriade d’iles, d’ilots, de pêcheurs. Il y a là près de 200 milles habitants, 3 archipels, une trentaine de petites iles qui forment un collier d’émeraudes sur l’eau turquoise de l’océan pacifique. Ce tableau dessiné est idyllique mais il ne le sera bientôt plus. Il ne nous en restera qu’un souvenir, un document d’archives. Ces hommes qui peuplent ces îles, ces femmes, ces enfants, leur terre, leur langue, leur culture appartiendront au passé. Est-ce une fatalité ? Il semble que oui. Certains nous parlent de pays en voie de disparition. Par exemple, l’archipel de Tuvalu serait sous les flots d’ici 50 à 60 ans. Mais c’est demain. C’est demain que près de 250 millions de personnes seront amenés à se déplacer à cause de l’évolution du climat, des conditions météorologiques extrêmes, de la baisse des réserves d’eau et la dégradation des terres agricoles mais pourquoi ? Parce que l’être humain n’a pas su prendre en compte les catastrophes écologiques, le changement climatique engendré par l’activité humaine d’un tiers des pays de ce monde. Pays trop occupés à se développer et à gérer le profit. Mais à vouloir rester inactif, l’évolution que l’on craint deviendra rapidement irréversible. La question des « réfugiés climatiques » ne relève plus d’un luxe intellectuel mais d’une réalité inévitable. Plusieurs menaces sont déjà identifiées : avancée du désert de Gobi en Chine, inondations au Bengladesh et dans le delta du Nil, fonte du permafrost des terres des Inuits d’Amérique du Nord et sécheresse de la bande sahélienne en Afrique de l’Ouest. Comment réagit la société internationale face à ces dangers qui menacent l’humanité ? Sauf que, face à ces dangers qui menacent l’humanité, comment réagit la société internationale ? En fait, le concept de «  réfugié environnemental » a fait son apparition dans la littérature d’une agence onusienne, plus exactement dans un rapport du programme des nations unies pour l’environnement en 1985. Puis, en 1988, Jodi Jacobson a fait entrer les impacts du « changement climatique » dans le concept de “réfugiés environnementaux”. Depuis, ce concept n’a cessé de susciter d’importants débats dans la littérature avec l’objectif de parvenir à une définition consensuelle pour ce nouvel objet scientifique.