La place de la religion dans la formation constitutionnelle de l’identité du peuple

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« Puisque toute définition est une identité, l’identité elle-même ne saurait être définie ». A première vue, la notion d’identité serait indéfinissable et l’intitulé du sujet dénué de sens. Si la notion d’identité ne suggère rien de particulier, il faut rechercher l’entité dont il est question de définir l’identité. Il s’agit « du peuple ». Le sujet de l’identité est une unité composée d’une multiplicité d’individus particuliers. Les obstacles ontologiques que posent les termes du sujet ne sont pourtant pas levés. Il est alors impératif d’élucider le sens des mots employés et de préciser l’agencement délibéré des notions de religion, de formation constitutionnelle et d’identité du peuple. L’étude comparative menée suppose également des choix méthodologiques et la construction d’une comparabilité appropriée. C’est la raison pour laquelle,il est aussi nécessaire de  justifier l’objet et la finalité de la comparaison, avant même de prouver la pertinence du choix des deux cas étudiés. Selon le philosophe français Paul Ricoeur, l’identité individuelle comprend l’idem, le même et, l’ipse, le soi, distingué du même. Alors que l’identité-mêmetéest composée de l’identité quantitative et de l’identité qualitative, l’identité-ipséité consiste en un soi changeant, distingué mais recouvert par le même. Autrement dit si, l’identité-mêmetéest « une notion composite qui suppose une dynamique entre trois composantes : l’unité (identité numérique), la similitude (identité qualitative) et la permanence dans le temps (idée de structure invariable, de système combinatoire) » , l’identité ipséité introduit une dialectique dans la définition générale de l’identité en ce qu’elle renvoie non pas à un « même » constant mais à un « soi » changeant, opposé au « même ».De la sorte, l’identité-ipséité contient la diversité, le changement, mais aussi l’autre dans le « soi ». Qu’en est-i-il de l’identité du peuple ? Conçu comme « un ensemble d’hommes vivant en société, habitant un territoire défini et ayant en commun un certain nombre de coutumes, d’institutions », l’identité du peuple se forme de manière dialogique à l’instar de l’identité individuelle. C’est grâce ou/et à cause des échanges avec les individus d’une autre société que l’identité d’un peuple particulier se forme.