Printemps arabe saison 2 : Les questions politiques et juridiques des transitions
Article By : Nidhal Mekki
Aux origines des printemps arabes (I et II)
Les soulèvements populaires récents dans le monde arabe doivent être examinés dans
un contexte plus global de « malaise généralisé » se traduisant par des soulèvements dans
plusieurs pays aux quatre coins du monde ; de Hong Kong au Chili en passant par L’Algérie,
l’Irak et le Liban sans oublier les mouvements qui ont conduit à la chute de Omar El Béchir
au Soudan et celui dit des « Gilets jaunes » en France. Mais, on doit rappeler que c’est la
révolution tunisienne de 2011 qui a déclenché, par un rapide effet domino, une première série
de soulèvements populaires et de révolutions au tout début de la deuxième décennie du XXI
siècle (Libye, Egypte, Yémen, Bahreïn et Syrie). Indépendamment du parcours et du destin
particuliers de chacune de ces révolutions, nous pouvons constater que ce sont les
mouvements sociaux dans le monde arabe qui ont donné naissance aux « nouvelles
révolutions » du XXI siècle et presque dix ans après ce même monde arabe reste au cœur de
la dynamique révolutionnaire qui, entre temps, a gagné de nouvelles régions et de nouveaux
pays. Ce double constat n’est pas du tout un hasard. En effet, le monde arabe3
recelait depuis
des décennies tous les ingrédients d’une « explosion » au vu des crises politiques, sociales et
économiques qui s’y étaient cumulées depuis la période des indépendances et des frustrations
populaires qui grandissaient et grondaient sans que le signal du danger ne soit perçu par les
régimes devenus complètements autistes et sclérosés. Un retour aux origines historiques du
printemps arabe est nécessaire avant d’exposer les principales questions politiques et
juridiques qui se poseront aux mouvements populaires actuels.