Droits sexuels en Tunisie : Quel futur pour un statut tiraillé entre l’inexistence et la clandestinité ?

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« Le sexe est à la racine de la vie », écrit Jean-Paul Branlard. Chez nous, le sexe est malade. « On fait comme s’il n’existait pas, mais il conditionne tous les non-dits. Nié, il pèse par son occultation». Une situation aussi paradoxale et envahie d’anomalies ne peut qu’engendrer une image déformée d’une société qui se noie dans ses complexes. L’activité sexuelle est d’une importance majeure dans la vie humaine. Cependant elle se trouve occultée par le fait de la culture religieuse la présentant comme étant un tabou. Il n’y a rien de plus certain que le fait que la sexualité de l’individu a un effet important sur sa psychologie, sa santé physique et mentale, son identité et plus généralement sur la façon avec laquelle il se définit en tant qu’être individualisé et unique. Dans ce cadre, et pour assurer le développement humain, ainsi que la prospérité sociale il devient impératif de reconnaitre les « droits sexuels ». A première vue, la question qui se pose est si le sexe a vraiment besoin du droit. Mêler sexe et droit pourrait être gênant, néanmoins indispensable pour deux raisons au moins. D’une part, les droits sexuels ne s’exercent pas sans limites. A tout droit ses frontières, celles au delà desquelles son exercice sera nocif. Les droits sexuels n’échappent pas à cette règle 4 . D’autre part, ces dits droits supposent, en principe, l’existence de deux personnes pour les exercer. Ainsi, l’activité sexuelle, à part sa nature biologique, peut être considérée comme activité sociale, gouvernée par le droit, puisque elle ne concerne pas une seule personne.