La budgétisation sensible au genre et la performance de la gestion financière publique

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“Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va”. Cette citation célèbre de Sénèque, tout en relevant l’importance de la planification et de la programmation, rappelle la difficulté de les concevoir et de les appliquer, notamment lorsqu’elles portent sur les politiques publiques, qui trouvent leur traduction dans des choix budgétaires. En recommandant de faire étroitement correspondre les budgets avec les priorités stratégiques à moyen terme du gouvernement, plusieurs organisations internationales, y compris le conseil de l’OCDE, mettent en relation les choix de politiques publiques, l’outil budgétaire et la gestion du temps, intégrant les évolutions politiques, économiques et financières. En Tunisie, et pendant environ soixante ans, on se trouve face à une distance entre les politiques publiques et le budget de l’Etat. Cette distance est un facteur essentiel de l’échec de la mise en place des programmes gouvernementaux. Les politiques publiques de genre témoignent parfaitement de cet échec. À titre d’illustration, le taux d’analphabétisme des femmes est pratiquement le double de celui des hommes (respectivement 25,6 % et 12,8 %). Dans le même ordre d’idées, seulement 4 % des handicapés sont intégrés dans la vie économique. Pour réduire cette distance, la Tunisie est en cours d’implanter un nouveau système budgétaire axé sur la performance, c’est-à-dire “la capacité d’atteindre les objectifs préalablement fixés en termes d’efficacité économique et sociale, de qualité de service et d’efficience de la gestion”