Le Financement Climatique International (FCI)

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« L’irréversibilité est la temporalité même du temps » écrivait Jankélévitch. Cette irréversibilité qui inscrit l’être humain dans une temporalité historique fait confronter son existence, sa survie et son action à plusieurs défis écologiques comme les changements climatiques (ci-après CC). Ces changements ne constituent pas un risque lointain. Leurs impacts cataclysmiques se font ressentir depuis des siècles partout dans le monde. Forts conscients des enjeux protéiformes de ce phénomène planétaire, allant des enjeux sanitaires, économiques et sociaux à ceux sécuritaires et géopolitiques, Etats et Organisations Internationales se sont engagés en concert à lutter et à atténuer les effets de ce problème environnemental et ce depuis des années. Or, il convient de souligner que la concrétisation des engagements et des mesures prises depuis des années au niveau international exige inéluctablement un effort considérable de mobilisation des flux financiers tant pas les Etats que par les Organisations internationales afin de pouvoir s’engager dans l’action climatique. En effet, « contrairement aux pronostics de certains défaitistes niant la gravité des menaces écologiques et annonçant la mort du multilatéralisme environnemental, la dernière décennie a démontré que l’élan des années 1970-1990 n’est pas épuisé ».
C’est dans le cadre de ce « multilatéralisme environnemental toujours actif et fécond » que s’intègre l’étude du Financement Climatique International. (FCI) Or, qu’est-ce qu’un FCI ? Pour bien définir le FCI, il importe de revenir préalablement à la définition des CC. Conformément à l’article premier de la fameuse Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et à laquelle l’adhésion est quasi universelle, « on entend par changements climatiques des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observé au cours de périodes comparables ». De son côté, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) , chargé d’évaluer les travaux scientifiques consacrés aux CC, a élargi la définition proposée par la convention. Il considère que les CC sont également liés à toute altération naturelle au même titre que les activités humaines. Il s’agit d’une « variation de l’état du climat, qu’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes, notamment les modulations des cycles solaires, les éruptions volcaniques ou des changements anthropiques persistants dans la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres ».